Cérémonie au “Douze d’Iron “

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Cérémonie aux « Douze d’Iron »
Ce dimanche 25 février 2018.

Il y a 103 ans, le 25 février 1915, onze soldats britanniques et un habitant français étaient fusillés par l’occupant allemand.
Tout commença en août 1914 lorsque les armées britannique et française devaient reculer face l’inexorable avancée de l’armée allemande en Belgique. En Thiérache, des soldats anglais, gallois, écossais mais aussi irlandais sont surpris par cette avance et subissent de lourdes pertes aux côtés de leurs alliés français. Beaucoup sont faits prisonniers tandis que d’autres se retrouvent derrière les lignes ennemies. C’est ainsi que 11 soldats, 6 Irlandais et 5 Anglais se retrouvent dans la chaleur de l’été près d’Iron sans savoir où aller, déboussolés par les récents combats, dans une campagne totalement inconnue.
Ils vont errer dans les environs pendant près d’un mois, en tentant de survivre et de rejoindre leur armée, dont ils ignorent tout de la retraite.
En octobre 1914, alors que l’hiver menace, perdus dans les champs, ils sont aperçus aux abords du village. C’est alors qu’ils sont pris en charge, nourris puis cachés par quelques villageois, dont Vincent Chalandre.
Cette belle fraternité ne tardera pas à éveiller les jalousies et sera dénoncée par un autre habitant aux autorités allemandes. Celles-ci avaient pourtant prévenu que la peine de mort serait appliquée pour tous soldats qui ne se seraient pas rendu à la Kommandantur et tous civils qui les auraient cachés.
Des menaces qui seront tragiquement mises à exécution. Vincent Chalandre et les 11 soldats britanniques seront fusillés au Fort de Guise le 25 février 1915. Des familles françaises seront condamnées à de lourdes peines de travaux forcés dans des camps en Allemagne et les enfants Chalandre livrés à eux-mêmes.
Cette histoire tragique, longtemps oubliée, recluse dans les mémoires douloureuses de l’occupation allemande de la Grande Guerre, devait pourtant refaire surface en 1920, lorsque le gouvernement britannique souhaita reconnaître la bravoure du village d’Iron et de ses habitants.
En protégeant ces soldats au péril de leur vie, les habitants d’Iron ont agi avec humanité et un courage exemplaire qu’il convient encore aujourd’hui de commémorer.
Notre hommage va aujourd’hui à ces braves soldats britanniques, dont le souvenir sera toujours présent ici à Iron et dans l’Aisne, mais il va aussi aux familles meurtries, dont plusieurs descendants sont parmi nous aujourd’hui et que nous saluons chaleureusement.
Je tenais à remercier la municipalité d’Iron et son maire, ainsi que l’association Canal Set pour cette cérémonie et son action qui a été soutenue par le Conseil départemental de l’Aisne dans le cadre des projets labellisés et financés pour le centenaire en 2018.

L’année commémorative qui s’annonce sera autant décisive que l’année dernière pour la mémoire de notre département particulièrement meurtrie durant la première Guerre mondiale. L’année 2018 doit être l’occasion de rappeler la somme des sacrifices endurés par les soldats mais également par les populations civiles au cours de cette terrible guerre.

Au nom du Conseil Régional des Hauts-de-France, au nom du Conseil départemental de l’Aisne, je tenais à vous remercier pour votre présence qui témoigne du souvenir bien vivant des « douze d’Iron ».

Un vieux proverbe irlandais dit : « L’espoir, c’est ce qui meurt en dernier ». L’espoir de ces hommes de voir enfin la paix rayonner durablement en Europe n’est donc pas mort ici à Iron, car il continue de vivre à travers leur mémoire.🇫🇷

Isabelle

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