Les agriculteurs, victimes collatérales de l’éolien ?

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Le projet de création d’un poste source par RTE (Réseau de Transport Électrique) à Le Hérie la Viéville suscite crainte et exaspération parmi la population et la profession agricole.
En effet, ce projet, s’il voit le jour, entraînera de facto, l’installation de 120 éoliennes supplémentaires dans un rayon de 30 Km avec les conséquences qu’on imagine.
L’exemple du parc, en cours de construction, à proximité de Marle sur Serre ne peut que nous conforter dans le sentiment que notre territoire est en train d’être livré en pâture à des prédateurs qui n’ont que faire de notre environnement, de notre patrimoine et aussi de notre santé.
Des maires, des conseillers municipaux me disent être littéralement harcelés par les promoteurs.
Certains, éblouis par leurs promesses mirifiques, cèdent. D’autres, conscients des risques que cette industrie fait peser sur nos territoires, se battent.
Chez les agriculteurs aussi, il en est qui refusent de céder au chant des sirènes conscients qu’ils sont des risques que fait peser sur leur profession cette industrie.

Voici le texte que Monsieur Patrick FAGLIN, agriculteur à Villers le Sec a lu lors d’une récente réunion à la Chambre d’Agriculture en présence de notre nouveau préfet.
Souhaitons que ces propos, pleins de bon sens, aient été entendus et compris.

“Monsieur le Préfet,
Monsieur le président,
Mes chers collègues,

Comme vous, je suis extrêmement attentif à l’image que nous donnons de notre profession auprès du grand public. Or, cette image se trouve singulièrement détériorée depuis quelques temps en raison de l’absence de sens moral de ces gens qui acceptent, sans aucun état d’âme, l’installation d’éoliennes de 150 voire 180 m de haut à proximité de presque tous les villages du nord de l’Aisne.
Ce serait faire preuve d’aveuglement que d’ignorer l’exaspération des populations par rapport à ce qui est en train de se produire dans le département. La frénésie éolienne qui s’est emparée de nos campagnes n’est pas que le fait de notre profession mais, soyez-en certains, c’est elle qui sera tenue pour responsable du désastre qui se profile.
L’attitude de certains élus, avides de ressources pour leurs communes ou leurs communautés de communes qui, incapables d’assumer leurs responsabilités, n’hésitent pas à faire porter aux agriculteurs les responsabilités qui leur incombent, ne fait qu’aggraver la situation.
Mais, il est une autre conséquence de la folie éolienne qui s’est emparée de nos campagnes et dont nous commençons à peine à estimer les conséquences.
En effet, les ponts d’or consentis aux propriétaires ou, et, aux exploitants par les affairistes de l’éolien font qu’aujourd’hui, le loyer annuel de quelques centaines de M² permet d’acheter un hectare de terres. Ainsi, le rendement ne s’estime plus en quintaux de blé ou en tonnes de betteraves mais au nombre d’éoliennes qui peuvent y être installées.
Des propriétaires peu regardants mettent ainsi aux enchères et cèdent au prix fort, à des gens sans état d’âme, des terres destinées non plus à nourrir mais à produire de l’électricité et cela, au détriment d’agriculteurs qui auraient voulu faire de l’agriculture.
On va assister à une nouvelle flambée du prix des terres et nous en serons tous les victimes.
Un examen de conscience s’impose et de la réponse que nous apporterons à ces questions, dépendra largement l’avenir de notre métier. Il nous faut admettre que nous ne sommes pas seuls à vivre sur les territoires et que, de nos relations avec nos concitoyens dépend l’avenir de la filière.
Je voudrais aussi vous alerter sur la situation d’EDF.
Vous allez vous demander ce que ça vient faire là-dedans?
Savez-vous qu’aujourd’hui cette entreprise est contrainte d’acheter 90€ chaque mégawattheure produit par les éoliennes? Ce mégawattheure est côté 20 € sur le marché spot. Ce qui fait que chaque mégawattheure produit correspond à une perte de 70 € pour cette entreprise. En février de cette année, ce sont 165 millions d’euros qui se sont volatilisés de cette manière.
Pendant le week-end de la pentecôte, en Allemagne, un fort ensoleillement et des vents soutenus ont eu pour conséquence une production extrêmement importante d’une électricité dont personne n’avait besoin. Le prix de l’électricité s’est effondré sur le marché Spot jusqu’à atteindre moins 50 €, vous entendez bien? Moins 50 €…
En conséquence, chaque mégawattheure éolien produit en France correspondait à un prélèvement dans la poche du consommateur de 140 € !
Le déficit d’EDF, d’AREVA, est largement relayé par les énergies soit disant propres, éolien, photovoltaïques.
Comment imaginer qu’un tel système puisse perdurer?
Ou bien EDF disparaîtra ou, c’est le plus probable, les tarifs délirants accordés à cette industrie seront revus très largement à la baisse comme cela a été le cas en Espagne pour le solaire.
Nous verrons alors fleurir des friches industrielles partout sur nos belles terres de Picardie.
Il faut bien reconnaître, que la profession a déjà fait une première erreur avec le blé éthanol et les dépenses à grand frais de l’usine de Lillebonne.
Merci Monsieur le Président de m’avoir donné la parole pour un sujet qui impacte négativement nos campagnes et rend antipathique notre profession à de plus en plus d’habitants de nos campagnes.”

Isabelle

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